Mythes et réalités

Le débat sur le contrôle des armes à feu au Canada souffre de désinformation et de contrevérités, dont un grand nombre peut sembler crédible au premier abord, mais ne résiste pas à un examen plus approfondi. Ne croyez pas les déclarations trompeuses, prenez connaissance des faits réels ci-dessous.

MYTHE #1: « CE NE SONT PAS LES ARMES QUI TUENT, MAIS DES PERSONNES. »

Les personnes avec des armes à feu tuent plus efficacement. Là où il y a un plus grand nombre d’armes à feu, il y a plus de décès.

MYTHE #2: « ‘LES FUSILS À CANARDS’, ‘LES FUSILS DE FAMILLE’, ‘LES FUSILS À RONGEURS’ SONT SANS DANGER, SEULES LES ARMES DE POING SONT DANGEREUSES. »

Les fusils de chasse et carabines sont aussi létaux que les armes de poing. Ce sont les armes les plus utilisées dans les cas de violence conjugale et de meurtre de policiers. L’arme utilisée pour tuer 14 jeunes femmes lors de la tuerie de l’École Polytechnique à Montréal est toujours vendue comme une arme non-restreinte.

MYTHE #3: « LE CRIME ARMÉ EST UN ENJEU DES GRANDES VILLES. »

La violence par armes à feu peut prendre différentes formes. Les homicides et les crimes commis par des gangs représentent un élément parmi une multitude d’enjeux associés avec une mauvaise utilisation des armes à feu, tels que la violence conjugale et le suicide. Alors que les crimes commis par les gangs en milieux urbains sont souvent rapportés dans les médias, les taux de décès et de blessures par armes à feu sont plus élevés en régions en raison de plus hauts taux de possession d’armes.

MYTHE #4: « LE CONTRÔLE DES ARMES PÉNALISE DES PROPRIÉTAIRES D’ARMES EN RÉGIONS RESPECTUEUX DE LA LOI. »

Il existe un coût humain de la violence par armes à feu et ceux qui en réchappent le ressentent tous les jours. L’octroi de permis pour les propriétaires d’armes et l’enregistrement unique de leurs armes à feu n’empêchent en rien une utilisation légale de leurs armes.

MYTHE #5: « LE CONTRÔLE DES ARMES À FEU EST COÛTEUX. »

Le contrôle des armes à feu n’est pas gratuit, mais la violence par armes à feu non plus. Les coûts doivent être mis en contexte. Si on observe les États-Unis, on peut facilement constater les coûts d’un contrôle inadéquat des armes à feu. En 1995, les coûts de la violence par armes à feu ont été estimés à 6,6 milliards de dollars par an. La législation sur le contrôle des armes au Canada a permis d’avoir un impact significatif sur la réduction des décès et des blessures par armes à feu. La diminution des blessures et des décès par armes à feu depuis 1995 correspond à des économies de 1,4 milliard de dollars par an. Une enquête pour meurtre coûte à elle seule 500 000$. Un rapport d’experts fédéraux publié en 2012 indique que les coûts associés aux crimes par armes à feu s’élèvent à 3,1 milliards $, dont 2,5 milliards pour les « coûts » des victimes et 302 millions pour le système de justice. Des documents du gouvernement confirme que l’abolition du registre des armes d’épaule qui permettait aux policiers de tracer les carabines et les fusils économise seulement 2 millions $ par an, et il n’y aura en fait pas d’économies pour les contribuables puisque toutes les économies seront réaffectées pour compenser les failles entraînées par la perte de la base de données.

MYTHE #6: « L’ENREGISTREMENT DES ARMES À FEU EST INUTILE, LES ARMES DE POING SONT ENREGISTRÉES DEPUIS 30 ANS, MAIS SONT TOUJOURS UTILISÉES POUR COMMETTRE DES CRIMES. »

Aucune loi ne prévient entièrement le crime, mais les données témoignent de l’efficacité de notre législation sur le contrôle des armes. Le taux de violence par armes de poing au Canada est considérablement plus bas qu’aux États-Unis, témoignant de l’efficacité de notre programme pour contrôler ces armes. Les taux d’homicides sans armes à feu aux États-Unis sont à peine plus hauts (1,3 fois) qu’au Canada tandis que les taux d’homicides par armes de poing sont beaucoup plus élevés (7,3 fois). Au moins la moitié des armes de poing récupérées sur des scènes de crime proviennent des États-Unis, en raison du fait qu’il n’y a pas de contrôles efficaces.

MYTHE #7: « LE CONTRÔLE DES ARMES NE FONCTIONNE PAS. »

Les données montrent que des lois plus strictes sur les armes à feu ont contribué à réduire la violence par armes à feu. Le nombre et les taux d’homicides, de suicides et d’accidents par armes à feu ont chuté avec la mise en oeuvre de contrôles plus stricts sur les armes à feu. Le nombre d’homicides par armes d’épaule a diminué de 53% depuis 1995. Les homicides par armes de poing sont restés relativement stables en raison du fait que la majorité des armes de poing sont trafiquées et illégales et donc les contrôles nationaux n’ont pas la même portée sur ce type d’armes.

MYTHE #8: « LES CRIMINELS NE S’INQUIÈTENT PAS DU CONTRÔLE DES ARMES, NOUS AURIONS PLUTÔT BESOIN D’UN CONTRÔLE DU CRIME. »

Des contrôles stricts sur les armes à feu légales réduisent les chances qu’elles se retrouvent entre de mauvaises mains. L’attribution de permis à des propriétaires et l’enregistrement de toutes les armes à feu réduisent les chances que des armes se retrouvent entre les mains de personnes dangereuses ou suicidaires. Le contrôle des armes légales est essentiel afin de prévenir leur détournement et d’endiguer le trafic illégal. Presque 3000 armes à feu sont volées chaque année au Canada et se retrouvent ainsi entre les mains de criminels. En 2010, 43.5% des armes d’épaule utilisées dans des homicides furent enregistrées. Le fait que des armes à feu enregistrées ne soient pas souvent utilisées dans des crimes suggère que le système fonctionne – les armes légales sont principalement utilisées à des fins légitimes et par des propriétaires en règle.