Santé publique
Pour éviter les maladies et les blessures, les expert(e)s en santé publique préconisent des actions préventives, pour contrôler à la fois l’agent et le moyen des dommages, afin de protéger le sujet. En 2009, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a identifié « la réduction de l’accès aux moyens létaux » comme l’une de ses stratégies de prévention de la violence. Dans le cas de blessures par balles, l’agent est la force déployée par un tir d’arme à feu, le moyen est l’arme à feu et les munitions, et le sujet humain est la victime. L’accès aux armes à feu et aux munitions constitue le lien universel, celui contre lequel nous pouvons agir, dans la chaîne des événements qui mènent à une blessure par armes à feu.
Le lien entre l’accessibilité aux armes à feu et les niveaux de violence a été démontré dans un certain nombre de contextes. Bien que les taux de violence ne soient pas directement influencés par la disponibilité des armes à feu en soi, les taux de violence meurtrière le sont. Il a été prouvé que la possession d’armes à feu et la violence armée ont tendance à augmenter et diminuer en parallèle.
Beaucoup de gens ne réalisent pas que la majorité des décès par armes à feu au Canada sont des suicides (72% en 2009). Les tentatives de suicide par armes à feu sont presque toujours mortelles (le taux de létalité est de 93%) et dans un tiers d’entre elles, l’arme utilisée appartient à une tierce personne. Par conséquent, une dimension essentielle de la stratégie de prévention du suicide est de garder les armes à feu loin des personnes qui représentent un risque pour elles-mêmes et cela a été explicitement intégré à Loi sur les armes à feu au Canada.
Les expert(e)s en santé publique ont souligné l’importance d’une législation stricte sur les armes à feu pour réduire le taux de mortalité. Des recherches ont également montré que des lois plus strictes sur les armes à feu ont joué un rôle significatif dans la baisse des décès par balles chez les adolescents au Canada. Elles ont fait valoir que l’enregistrement des armes d’épaule se traduirait par un meilleur respect des règlements sur l’entreposage sécuritaire en raison d’un sens accru de la responsabilité de la part des propriétaires d’armes à feu et de permettre des actions préventives. Elles ont également plaidé en faveur de permis d’armes renouvelables pour tous les propriétaires d’armes à feu, de dépistage strict des facteurs de risque de violence et de suicide, et de contrôles d’admissibilité continus. En d’autres termes, si un individu obtient un permis puis montre un comportement qui suggère qu’il peut présenter un risque, il existe des mécanismes de signalisation du permis, pour le révoquer et retirer les armes à feu de façon temporaire ou permanente.
Prenez connaissance des citations d’experts en santé publique.
Établir des relations de causes à effets entre des facteurs complexes est difficile. Toutefois, les décès par balles au Canada ont diminué avec des contrôles plus stricts sur les armes à feu, en particulier avec des contrôles sur les carabines et les fusils de chasse, introduits en 1977, 1991 et 1995.
- Le taux de décès impliquant des armes à feu est au plus bas niveau depuis plus de 40 ans. En fait, il y a eu 400 décès par armes à feu de moins en 2007 (723) par rapport à 1995 (1125).
- Des études de santé publique ont évalué l’impact de la Loi sur les armes à feu. Par exemple, l’Institut de santé publique du Québec a conclu que l’entrée en vigueur de la loi est associée, en moyenne, à une diminution de 250 suicides et de 50 homicides par armes à feu, chaque année, au Canada.
- Des études ont également conclu que la baisse des suicides n’a pas conduit à une augmentation des suicides par d’autres moyens. Découvrez l’importance du contrôle des armes comme une stratégie de prévention du suicide.
- Depuis la mise en place du registre des armes d’épaule et d’autres mesures de contrôle complémentaires, le suicide par armes à feu chez les jeunes a diminué par rapport aux taux de suicide impliquant d’autres méthodes. Alors que le taux de suicide par armes à feu a diminué de 48% depuis 1995, le taux de suicide sans arme à feu est demeuré stable. Des recherches ont également montré que des lois plus strictes sur les armes à feu ont joué un rôle significatif dans la baisse des décès par balles chez les adolescents au Canada.
En 2006, le Small Arms Survey basé à Genève a salué la législation sur les armes à feu du Canada pour son impact significatif sur la réduction des décès et des blessures par armes à feu au Canada, et a estimé que la diminution des blessures et des décès par armes à feu depuis 1995 a permis d’économiser jusqu’à 1,4 milliard de dollars canadiens par an. Le coût des décès et des blessures au milieu des années quatre-vingt-dix a été estimé à 6,6 milliards de dollars par an.